La dermite séborrhéique est une pathologie courante qui touche 1 à 3% de la population française entre l’adolescence et l’âge adulte. On observe un pic de fréquence de la maladie entre 18 et 40 ans et une atteinte plus particulière des hommes, car six hommes sont touchés pour une femme. Les causes ou mécanismes physiopathologiques de la maladie sont aujourd’hui bien connus, ils sont au nombre de trois. De nombreux facteurs pouvant aggraver la dermite séborrhéique ou déclencher une phase de poussée ont également été identifiés, parmi eux le stress, la fatigue, ou encore le surmenage.
Sommaire
A l’heure actuelle, on connaît les causes (1) de la dermite séborrhéique mais aucun scientifique n’est aujourd’hui d’accord sur leur enchainement chronologique et leur imbrication entre eux. Trois éléments en cause ont été identifiés :
Chez les personnes atteintes de dermite séborrhéique, dans les zones dites grasses où le sébum s’accumule, une levure du genre Malassezia peut proliférer anormalement.
Cette levure est naturellement présente à la surface de la peau et appartient au microbiome cutané.
Lorsqu’elle prolifère, elle déclenche une réaction inflammatoire spécifique, se traduisant par une rougeur, et un renouvellement accéléré des cellules du cuir chevelu et de la peau. Cet érythème accompagné de petites squames à la surface de la peau est caractéristique de la dermatite séborrhéique.
De nombreux facteurs externes et internes peuvent aggraver la maladie ou déclencher une poussée de dermite séborrhéique :
Il est possible que la dermite séborrhéique soit due au stress qui peut affecter tous les organes, notamment la peau, et avoir un retentissement sur la sécrétion de sébum, l’inflammation et l’immunité.
Il est observé une incidence de dermite séborrhéique chez les patients souffrant d’une dérégulation du système immunitaire comme par exemple chez les patients atteints du VIH. C’est une manifestation fréquemment observée au moment du diagnostic de la maladie et qui disparaît la plupart du temps dès la mise en place des traitements anti-rétroviraux (2).
La dermatite séborrhéique est également observée chez les patients atteints par la maladie de Parkinson, la diminution de dopamine entrainant un dérèglement de la production de sébum et une modification de sa composition.
Certaines pathologies psychiatriques seraient aussi un terrain propice pour développer une dermatite séborrhéique.
Si la déficience causée par ces maladies accroit le risque d’apparition de la dermatite séborrhéique, cela ne veut en aucun cas dire que la dermatite séborrhéique elle-même implique un risque de développer une maladie grave. En effet, les personnes atteintes de ces maladies ne représentent qu’une minorité des personnes touchées par la dermatite séborrhéique, qui survient le plus souvent chez les personnes saines (4).
Source:
(1) De Angelis YM, Gemmer CM, Kaczvinsky JR, Kenneally DC, Schwartz JR, Dawson TL. Three etiologic facets of dandruff and seborrheic dermatitis: Malassezia fungi, sebaceous lipids, and individual sensitivity. Journal of Investigative Dermatology Symposium Proceedings. (December 2005), Vol. 10, 3, pp. 295-297. (2) 40. Szepietowski JC, Reich A, Wesołowska-Szepietowska E, Baran E. Quality of life in patients suffering from seborrheic dermatitis: influence of age, gender and education level. Mycoses. (2009), Vol. 52, 4, pp. 357-363. (3) Bittencourt Sampaio ALS. Seborrheic dermatitis. Anais Brasileiros de Dermatologia. (nov/dec 2011), Vol. 86, 6. (4) Gary W. Clark|Sara M. Pope|Khalid A. Jaboori, Diagnosis and Treatment of Seborrheic Dermatitis – American Family Physician, www.aafp.org (consulté le 7 juillet 2016)